BAD: Les réformes économiques de l'Egypte ont dopé la croissance dans le continent africain

Dr Nesrine Choucri Lundi 03 Février 2020-10:19:17 Economie
La Banque africaine de développement (BAD)
La Banque africaine de développement (BAD)

Le programme de réforme économique mis en oeuvre par l'Egypte a largement contribué à soutenir la croissance dans le continent africain, a affirmé la directrice du secteur des recherches et des politiques économiques à la Banque africaine de développement (BAD), Mme Hanane Morsi. "L'Egypte est l'une des cinq plus grandes économies en Afrique avec le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Maroc et l’Algérie et son taux de croissance a dépassé le seuil des 5%", a précisé Hanane Morsi dans un entretien accordé à l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA) en marge de la conférence organisée par la BAD au siège de l'institution en Côte d'Ivoire, pour dévoiler son rapport 2020 sur les "Perspectives économiques en Afrique".

Les pays d'Afrique de l'Est continuent à enregistrer la croissance la plus élevée suivis par ceux d'Afrique du Nord, soutenus principalement par la croissance de l'Egypte grâce aux réformes économiques entreprises par cette dernière couplées du démarrage de la production au champ gazier de "Zohr" et de l’amélioration du climat d'investissement, selon la responsable de la BAD, qui évoque un taux de croissance économique dans le continent de 3,4% en 2019 susceptible de passer à 3,9% en 2020 et à 4,1% en 2021. En 2019 et pour la première fois dans le continent, les taux d'investissement ont fait progresser le taux de croissance et cela en soi est un immense exploit, ajoute la responsable.

Six Etats africains, l’année dernière, ont figuré sur la liste des dix pays à la plus forte croissance dans le monde et cela prouve la rapidité de croissance des économies en Afrique et le potentiel considérable qu'elle possède, indique Hanane Morsi.

Le rapport de la BAD met en relief les défis dans le domaine de l'enseignement et des compétences pour préparer la jeunesse à l'avenir, ainsi que la révolution industrielle et le progrès marqué dans l'intelligence artificielle et l’informatisation, poursuit-elle. Les compétences requises sur le marché du travail ont changé et il y a des demandes croissantes sur des spécialités telles que le marketing, l'analyse des données, la programmation, selon la responsable, soulignant que le système éducatif actuel apporte des générations qui ne sont pas en phase avec les changements survenus sur le marché du travail du fait que les universités en Afrique se concentrent sur les sciences sociales et humaines alors qu'il y a un besoin de générations spécialisées dans l’ingénierie et la technologie. L'Egypte compte parmi les pays ayant développé des méthodes pour traiter les problèmes de l'enseignement et ses innovations dans l'exploitation de la technologie et elle est citée avec le Kenya et l'Afrique du Sud dans le rapport de la BAD qui souhaite que les pays africains puissent tirer parti de ces expériences et évitent certaines erreurs. Sur le plan africain, l'Egypte s'est focalisée, durant sa présidence de l'Union Africaine (UA) sur la création d'emplois, la complémentarité économique, l'infrastructure, la ZLECA (zone de libre-échange continentale africaine), et elle est l'un des plus importants contributeurs de la BAD, conclut la directrice du secteur des recherches et des politiques économiques à la Banque africaine de développement (BAD), Mme Hanane Morsi.

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